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Trilogie du Vide
Culture Geek

Trilogie du Vide (la)

1 000 ans après la guerre de l’Arpenteur

Au centre de notre galaxie demeure le Vide. En apparence, un trou noir supermassif. En réalité, une barrière artificielle dont l’horizon gravitationnel masquerait tout un Univers parallèle. Mais ce qui pourrait être une source d’études fascinante constitue d’après les Raiels un danger mortel. Car le Vide s’étend ; imperceptiblement, inexorablement, il grignote notre espace, jusqu’à, un jour, avaler gloutonnement notre galaxie toute entière. Depuis un million d’années qu’ils l’étudient, le Vide a connu des phases d’expansion rapides comme des millénaires de calme trompeur, mais les Raiels sont patients, et guettent, inlassablement, derrière leurs systèmes de défenses titanesques – des systèmes solaires entiers transformés en armes – la progression de l’ennemi.

Pourtant, cette menace n’effraye pas l’homme, ou du moins pas assez. C’est qu’ils ont connu Inigo, le Premier Rêveur, la première créature à pouvoir percer l’insondable barrière du Vide. Tout du moins en rêve. Là-bas, il a perçu une autre civilisation, humaine, et la présence, puissante, omnipotente, du Seigneur du Ciel, l’entité qui se cache dans le Vide. Grâce à l’enchevêtrement neural uniforme appelé Champ de Gaïa, il a offert ce cadeau à ses consorts, partageant ses visions d’esprit à esprit. Aujourd’hui, ses adeptes sont cinq milliards à partager son rêve, et Inigo s’est enfui loin d’eux, où personne ne le retrouvera plus. Son successeur a décidé d’un pèlerinage, il compte lancer ses vaisseaux dans le Vide.

Un suicide collectif ? Surement, mais ils risquent d’entraîner avec eux toute la galaxie si le contact provoque de nouvelles phases d’expansion. Poussé par la présence d’un Second Rêveur dont tous ignorent l’identité, le mouvement du Rêve Vivant va tout faire pour parvenir à ses fins. Et autour d’eux, c’est toute la civilisation humaine qui se met en branle. Car les factions de l’ANA entendent toute tirer parti de la situation. L’ANA, c’est le gouvernement terrien qui dirige les Mondes Centraux ; un gigantesque ordinateur quantique composé des personnalités de milliards d’humains ayant renoncé à une existence physique ; un système qui, loin d’être unifié, explose constamment en une myriades de groupes aux intérêts opposés.

Localiser Inigo, le Second Rêveur, les tuer ou les protéger, favoriser le pèlerinage et limiter l’influence du Rêve Vivant, autant de motivations contradictoires qui animent les Factions et leurs agents. Une valse de marionnettistes et de pantins qui, en ce XXXV° siècle, va semer un chaos dans toute la galaxie.

Du space-opera grandiose

Premier tome de la Trilogie du Vide, Vide qui Songe est également la suite, un millier d’années plus tard, de la Saga du Commonwealth. Pour autant, il s’agit bien d’un cycle à part, qui peut parfaitement être appréhendé seul, sans qu’il soit nécessaire d’avoir lu le premier. C’était d’ailleurs mon cas, les personnages d’Ozzie, Paula Myo ou des Sheldon n’étant donc complètement inconnu au début du récit. Les lecteurs de la première heure retrouveront par contre sûrement avec grand plaisir ces personnages, ou du moins les traces qu’ils ont laissé dans l’Histoire.

L’univers d’Hamilton, quintessence de plusieurs courant littéraires, pioche avidement dans de nombreuses références pour produire un résultat incroyable : si Les Seigneurs de l’Instrumentalité et surtout les cycles d’Hypérion et Endymion de Dan Simmons sont au centre des sources d’inspiration, on ne peut manquer diverses références ou clins d’œil, à la Grande Porte de Frederik Pohl (le Vide rappelant en surface le trou noir où se sont réfugiés les Heeshees), à Burroughs (la communauté des Barsoomiens),au Meilleur des monde (la planète Huxley’s Haven), et à bien d’autres.

Le résultat obtenu est un univers épique, foisonnant, posant un regard actuel sur des thèmes chers à la science-fiction des décennies passées. L’auteur britannique signe ici le renouveau du space-opera, poursuivant avec brio ce que Dan Simmons avait su initier avec Hypérion. Utopie technologie extrapolant de notre présent, son œuvre conserve avec ferveur les modèles de ses aînés en les appliquant à notre époque. Hamilton initie un cycle ambitieux et novateur avec une justesse étonnante.

Tome 2 : Vide temporel

Alors que le Rêve Vivant est désormais très proche de mettre la main sur le Second Rêveur et que le pèlerinage vers le Vide s’apprête à faire basculer toute la galaxie dans une nouvelle ère, peut-être la dernière, les factions de l’ANA se doivent toutes d’accélérer leurs intrigues et de révéler leurs premières pièces pour gagner cette bataille décisive. Tandis que les Accélérateurs voient dans le pèlerinage un moyen de faire basculer enfin l’humanité entière dans une ère post-physique, les puissances extra-terrestres opposées à cette invasion risquée s’apprêtent à faire connaître leur courroux à l’humanité.

Si la flotte des Ocisens n’est certainement pas en mesure d’inquiéter durablement l’ANA et sa mystérieuse force dissuasive, leurs nouveaux alliés pourraient bien à eux seul causer la perte de l’homme. Sans compter sur la puissance de frappe des Raïels, que nul ne connait précisément, mais qu’on ne peut qu’imaginer redoutable. Après tout, ce sont eux qui, depuis plus d’un million d’années, ce sont les premiers proclamés les Gardiens du Vide…

Ignorant de cet entrelacs d’intrigues, bien avant les prémisses de cette guerre qui menace, Celui-qui-marche-sur-l’eau dévoile ses pouvoirs, et plonge, bien malgré lui, la galaxie qui entoure son univers dans un conflit qui ne vise rien de moins qu’à sauvegarder la Voie Lactée.

Après un premier tome des plus réussis, Peter Hamilton est désormais au mieux de sa forme pour poursuivre sa saga épique. Avec Vide Temporel, cette suite de la Saga du Commonwealth s’impose définitivement comme un monument du space-opera contemporain. Les intrigues s’y croisent à foison, les lieux également, perdant le lecteur dans une foule de personnages aussi exotiques qu’uniques, dévoilant à chaque page un peu plus de l’univers titanesque qu’a imaginé pour nous le romancier britannique.

Car le post-Commonwealth est un monument de cohérence, une vision hallucinée d’un futur ultra-technologique où la Singularité informatique est la base, où le clonage humain couplé aux possibilités de l’informatique quantique a rendu l’homme immortel, et ou la relativité restreinte n’est plus une limitation aux voyages interstellaires. En toile de fond du scénario, c’est toute une étude sociologique sur les bouleversements induits par ces révolutions technologiques que nous offre Hamilton. L’immortalité peut-elle être réelle ? Jusqu’à quand sommes-nous humains ? Voilà quelques-unes des questions sur lesquelles il nous invite, en sa compagnie, à se pencher.

Si les rêves d’Inigo, plongée fantastique dans le monde d’Edeard où la magie a remplacé une science déficiente, n’ont pas l’intensité du reste de l’œuvre, on guette néanmoins avec impatience la jonction fatale de ces deux univers antagonistes, et la révélation sur la nature réelle du Vide. Et quand enfin, le rideau glisse, dévoilant les pans de la scène qui jusque-là restaient cachés au lecteur, ne reste qu’une seule envie : qu’arrive au plus vite la conclusion (forcément épique) que nous réserve le troisième et dernier tome de la Trilogie du Vide.

Vide en Expansion : suite et fin de la Trilogie du Vide

Rien ne semble désormais plus pouvoir arrêter le Pèlerinage vers le Vide. Les pions sont en place, chaque Faction prête à dévoiler enfin son jeu. Illanthe et les Accélérateurs, alliés à la technologie de la Forteresse des Ténèbres, semblent plus que jamais décidés à tenir tête à l’ANA, dont la flotte de dissuasion pourrait bien être mise à rude épreuve par les forces incommensurables que ses ennemis ont déployé.

Aaron, sous les directives subconscientes implantées par son mystérieux employeur, a enfin mis la main sur Inigo, et s’apprête à réunir les seuls hommes peut-être capables, dans toute la Galaxie, de contrer l’expansion du Vide. Des plans que La Chatte, ressuscitée, ne laissera pas se dérouler aisément. Et les rêves d’Ingo se déroulent, hors du temps, jusqu’à ce qu’enfin nous partagions avec lui son dernier Rêve, celui qui lui a fait quitter le Commonwealth et tout ce qu’il avait bâti.

Alea jacta est eu dit en pareilles circonstance un empereur d’un autre temps. La bataille finale est sur le point d’éclater, et elle n’implique rien de moins que le devenir de notre Univers.

Comme une réunion d’anciens combattants, où les vieux héros de la Saga du Commonwealth reviennent tour à tour pour un dernier combat, Vide en évolution clos magistralement la nouvelle trilogie de space-opera de Peter Hamilton. On peut y regretter par moment la course à la démesure que son récit, aux limites de la science telle qu’on peut l’imaginer, lui impose sur ce dernier tome. Chaque Faction déployant enfin à loisir ses armes secrètes, toujours plus perfectionnées, on a parfois l’impression d’assister à une surenchère technologique trop redondante.

Néanmoins, sous cette débauche d’effets spéciaux, la ligne directrice de cette saga épique a su conserver ses valeurs profondes. Sous-tendant une réflexion complexe sur la réalité de l’homme dissociativement de son anima, poussant les limites technologiques dans ses derniers retranchements, la trilogie fait, de bout en bout, vibrer un vent épique sur une galaxie aussi qu’originale qu’incitant au rêve. Sans vouloir tomber dans la comparaison facile, de la même manière que Star Wars avait su sortir le space-opera de ses origines pulp, Hamilton, avec cette trilogie, lui confère un nouveau souffle, plus actuel, et tout aussi vibrant d’héroïsme.

Et malgré sa longueur relative (2 500 pages en cumulé tout de même !), l’auteur parvient à conserver ce souffle homérique. Sa grande force, en fin de compte, est d’avoir su pousser au maximum notre conception de la science et de la physique pour imaginer un univers ayant dépassé le stade de la Singularité technologique, et donc à ce titre libre de la plupart des contraintes techniques telles que nous les concevons, sans être tombé à aucun moment dans le mysticisme. Certes, le Vide, pendant la majeure partie de l’œuvre, répond de la Troisième Loi de Clarke : Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. Mais même ce point trouve ses limites, notamment au travers du personnage, athée convaincu, de Gore Burnelli. Il signe ici le triomphe d’une technologie toute-puissante, quasi-divine, qui lui sert à redéfinir totalement la notion d’humanité, en un temps où l’individu est capable de s’affranchir de toutes ses chaînes, y compris corporelles ou d’ego, au sens philosophique du terme. L’ensemble est aussi novateur que terrifiant d’imagination.

Ne passez surtout pas à côté, La Trilogie du Vide est sans aucun doute possible de la grande SF qu’il faut absolument avoir lu !

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