La face cachée du premier président des Etats-Unis d’Amérique
Bien avant d’être élu Président des Etats-Unis d’Amérique, Abraham Lincoln a été un garçon brillant, à la vie ordinaire. Ordinaire, vraiment ? L’histoire retient seulement ce qu’elle est prête à entendre, vous savez ? Derrière la barbe rigide et le haut de forme un peu ridicule, se cache en réalité un homme au destin unique.
Après avoir vu sa mère mourir de la main de l’un d’eux, le jeune Abe deviendra en effet le plus redoutable de tous les chasseurs de vampires. Armé de sa hache américaine à la tête trempée dans l’argent, il traque nuit après nuit ces terrifiants suceurs de sang. Depuis leurs repaires de Louisiane, ils exploitent la misère humaine, se nourrissant des esclaves qu’ils achètent par bateaux entiers. S’il faut pour les exterminer aller jusqu’à déclencher une guerre entre le Nord et le Sud, Lincoln n’hésitera pas un instant.
Dans un pays déchiré par une guerre secrète entre les morts et les vivants, la légende d’Abraham Lincoln sera le phare d’un nouveau monde libre.
Le ridicule ne tue pas… dommage
Dès l’annonce de sa mise en production, Abraham Lincoln : chasseur de vampires avait tout pour attirer l’attention : un titre présageant d’un spectacle monstrueusement déjanté, la participation à la production de Tim Burton, et un scénario écrit par l’auteur d’Orgueil et préjugés et zombies himself. Bref, de quoi faire saliver n’importe quel geek qui se respecte, tel le chien de Pavlov devant un carillon dominical.
Seule la présence incongrue de Timur Bekmambetov, qui avait déjà commis la réalisation de The Darkest Hour et d’Apollo 18, tous deux aussi plats que mal pensés, aurait dû nous mettre la puce à l’oreille et nous faire prévoir le pire. Oubliés, ses débuts détonants sur Wanted. Las, dans l’enthousiasme initial, l’annonce de son intervention s’est diluée au milieu d’autres bonnes nouvelles.
Mais dès les premières minutes, la dure réalité rattrape le spectateur : engoncée dans un rythme mou, la production s’étire en longueur et parvient même à tomber dans le pathos. D’un lit mortuaire à un autre, Bekmambetov tente désespérément de nous intéresser à la mort de la mère d’Abraham, puis à celle de son fils et passant par celle de la fiancée de son vampire de mentor. Un comble pour un film qui se revendique d’un cocktail d’action débridée et de folie douce.
Grisés peut-être par le budget délirant de 70 millions de dollars qu’on leur a confié, scénariste et réalisateur font la seule erreur qu’on ne pouvait pas leur pardonner : celle de se prendre au sérieux. Vouloir faire de Lincoln le premier des super-héros américains était osé. Le faire sans une bonne dose d’humour est suicidaire.
Faute de mieux, on cherche donc à se rabattre sur la seule chose qu’il devrait rester au film : ses combats entre chasseurs et vampires, tant mis en avant dans les bandes annonces . Mais d’un affrontement ubuesque au sein d’un troupeau d’Apaloosas en plein galop à l’archétypal combat sur le toit d’un train, les scènes d’action elles-mêmes ne soulèvent pas le moindre souffle épique. Seules quelques chorégraphies exécutées à la hache par Benjamin Walker viennent par moment nous tirer de notre torpeur.
Fourvoiement sur toute la ligne, Abraham Lincoln : chasseur de vampires ne restera donc qu’une série B miteuse, aussi vite regardée qu’oubliée. Qu’on le laisse à présent reposer en paix.