Les gros bras sont de retour
Après avoir délesté Chapelle de cinq millions de dollars et s’être fait la belle avec la finesse et la discrétion qui les caractérisent, l’équipe de choc de Barney Ross rempile pour aller délivrer un milliardaire chinois des griffes de ses ravisseurs. Mission de routine, s’entend.
Mais les choses se corsent lorsque leur ancien commanditaire les retrouve et entend bien leur faire régler la dette qu’ils ont envers lui. Question d’honneur bien sûr ; Barney ne peut pas refuser. Voilà donc la fine fleur des mercenaires partie à la recherche d’un ordinateur piégé caché dans les entrailles d’un avion lui-même abattu au-dessus de l’Albanie.
Ce qui devait être une simple promenade digestive vire au drame quand Billy, la nouvelle recrue de la troupe, se fait froidement abattre par Vilain, l’impitoyable chef de gang des Sang. Pour Barney et ses coéquipiers, il n’est plus question de rembourser Chapelle ; la mission tourne à la vengeance personnelle. Quant à Vilain, sur le point de mettre la main sur un ancien stock russe de 5 tonnes de plutonium à usage militaire, il attire la convoitise de tous les chasseurs de primes de la planète. Pour l’épauler, l’équipe des Expendables va pouvoir compter sur ce qui se fait de mieux !
Je suis Chuck Norris, et j’approuve ce film
Avec Expendables, Sylvester Stallone entendait bien se payer un dernier baroud d’honneur, une réunion des anciens combattants qui verrait se côtoyer, pour la première fois réunis, tous les grands noms du cinéma d’action d’aujourd’hui et d’hier. Surtout d’hier à vrai dire, puisqu’à 66 ans passé, celui qui fut le visage de Rocky Balbao ne fait plus vraiment figure de jeunot.
Comme on le sait, le pari, réussi, aura conduit à cette suite attendue avec impatience. Et pour faire bonne mesure, Stallone enrichit encore son casting déjà impressionnant. Rejoignant Jason Statham, Bruce Willis, Jet Li, Tery Crews, Dolph Lundgren et Steve Austin, on voit donc débarquer rien de moins que Chuck Norris, Jean-Claude Van Damme et Arnold Schwarzenegger. La crème de la crème, le who’s who des gabarits poids-lourd.
Comptant avant tout sur ses acteurs pour assurer la promotion, The Expendables 2 prend le parti de l’autodérision, et des private jokes qui séduisent forcément le spectateur. Que ce soit en intégrant les Chuck Norris Facts au personnage de Booker, ou par un grave « Je suis revenu » exprimé par Schwarzy, les références aux acteurs plutôt qu’à leur personnages nous font bien comprendre qu’on assiste ici à une bonne vieille réunion de famille, un de ces moments où tout le monde boit un coup ensemble en se tapant dans le dos. D’ailleurs, comment peut-on prétendre prétendre qu’on se prend au sérieux quand on nomme son grand méchant Vilain ?
Et l’action dans tout ça ?
Humour certes, mais fusillades avant tout. D’ailleurs les jeux de mots ne volent guère plus haut qu’un méchant « Repose en pièce » voire un « Je vous déclare mari et lame ». Pathétique peut-être, mais explosif en contexte.
Du début à la fin, Simon West multiple à outrance les scènes d’action, tapissant à tout-va les murs d’hémoglobine pour faire bonne mesure. En guise d’introduction, on assiste à l’intrusion des Expendables dans une base militaire népalaise. Rapport des forces en présence ? 50 contre 1. Qu’importe, ce n’est que l’échauffement ! Pendant la centaine de minutes que dure le film, de l’Asie à l’Ukraine en passant par le Caucase, les affrontements musclés vont succéder, faisant intervenir sans discrimination tout ce que l’arsenal mobile compte de calibres divers.
Jouissif de bout en bout, Expendables 2 ressort donc du musée les vénérables ancêtres qui ont bâti le mythe du cinéma d’action, mais, en fait de dernier tour de piste, nous offre un bouquet final époustouflant.