New-York détruite par une explosion nucléaire
Quand la bombe atomique a explosé à quelques pâtés de maisons à peine de leur immeuble, tous les résidents ont courus qui vers l’extérieur, qui vers la cave. Les premiers n’ont pas eu de chance, soufflés immédiatement par l’onde de choc de l’explosion. Parmi les seconds, sept ont pu entrer avant que le propriétaire légitime des lieux, Mickey, ne referme la porte derrière eux.
A présent ils sont isolés sous l’immeuble qui s’est depuis écroulé, survivant des rations que Mickey, ancien pompier volontaire lors du 11 Septembre, avait pris soin d’entreposer dans son bunker improvisé. A mesure que leurs provisions et leur moral baissent, les tensions montent au sein du groupe, jusqu’à l’arrivée tant attendue d’une aide extérieure.
Mais les hommes en combinaisons antiradiations et armes lourdes qui pénètrent dans leur abri sont tout sauf secourables. Kidnappant la fille de Marylin, ils soudent en partant la porte de métal qui scelle leur cave, les condamnant à une mort lente sans possibilité de tenter une sortie.
Face à l’inéluctabilité de leur mort, au déclin rapide de leurs provisions et au mal des radiations qui commencent à les ronger, coupés de tout espoir de retourner à la vie, les membres survivants vont peu à peu sombrer dans la folie et la violence.
Un huis-clos post-apocalyptique violent et dérangeant
Annoncé depuis longtemps sur le web comme sacrément prometteur, The Divide n’aura finalement pas trouvé preneur pour une sortie cinéma, et c’est en direct to video que sortira finalement le film début juin. Il faut dire que les précédentes débâcles du réalisateur Xavier Gens (Hitman, Frontière(s)) n’incitaient pas forcément à faire preuve d’indulgence à son égard. Pourtant, ce nouveau film parvient à réussir là où Frontière(s) échouait lamentablement.
Dès les premières secondes, The Divide entre dans le vif du sujet. Pas d’explications ni de mise en bouche : les premières images voient New York réduites en cendres et nos quelques survivants courir dans une panique indescriptible pour s’enfermer dans ce qui semble encore être un sanctuaire. Conscient de ne pas faire dans l’originalité, le film joue sur nos aprioris. Bien sûr, nous pressentons que les tensions du groupe vont rapidement s’exacerber. Bien sûr, nous savons que la proximité de la mort va déclencher des comportements excessifs à l’extrême, que les relations sociales vont se déliter et que l’issue de tout cela ne sera certainement pas rose pour tous.
On guette alors les premiers signes de tension, les incompréhensions qui forgent les alliances, tacites ou non, les symptômes de la future explosion qui sourdent. Et malgré ça, on parvient à être surpris. Très intimiste dans sa réalisation, The Divide nous tient au plus proche de ses personnages, instaurant un climat de tension palpable qui va crescendo. Des premières minutes jusqu’au dénouement final, aucun temps mort n’est accordé au spectateur embrigadé dans une escalade de violence et de folie qu’il ne maîtrise pas plus que les protagonistes.
Exemplaire dans la conduite et la montée de sa tension dramatique, le film est également servi par des acteurs particulièrement convaincants, que ce soient Milo Ventimiglia et Michael Eklund dans leur longue descente aux enfers, ou Michael Biehn (Planète Terreur, Abyss, …) en hôte taciturne et méfiant. Et plus que tout, il convient particulièrement de saluer le travail exceptionnel réalisé sur leurs maquillages : emblèmes de la déchéance mentale des personnages, leurs transformations physiques, drastiques, sont impressionnantes de réalisme. Une performance d’ailleurs récompensée au Festival du Film de Catalogne de Sitges 2011 avec le prix des meilleurs maquillages FX.
A réserver à un public averti (et plutôt deux fois qu’une), The Divide, sous son scénario convenu, cache de nombreuses qualités qui convaincront à coup sûr tous les passionnés du genre. Pour ma part, je suis sorti des deux heures de visionnage passablement secoué mais très content du voyage.